Alice Miller est une psychothérapeute suisse (1923-2010), docteure en philosophie, psychologie et sociologie, chercheure sur l’enfance, qui s’est fait connaître internationalement par ses ouvrages sur l’enfance maltraitée. Elle est auteure de 13 livres, traduits en trente langues.
Alice Miller est une pionnière de la psychotraumatologie. Elle fut parmi les première-ier-s à prendre en compte la parole des victimes et à considérer la pathologie comme la conséquence de maltraitances subies dans l’enfance.
Dans un premier temps psychanalyste, ses travaux sur l’enfance maltraitée l’ont amenée peu à peu à s’opposer à cette méthode psychothérapique, puis à rompre avec elle en raison de profonds désaccords.
Pour Alice Miller, Freud et la psychanalyse ont caché l’origine réelle des maladies psychologiques des adultes et des enfants qui résiderait principalement dans l’enfance et dans les abus subis par les enfants mais niés. Elle reproche à la psychanalyse de manipuler les patients pour les laisser dans l’ignorance et les amener à pardonner à leurs parents, refoulant ainsi les maltraitances subies dans leur enfance
C’est dans son ouvrage « L’enfant sous terreur (1986) » qu’Alice Miller expose sa critique de la psychanalyse. Dans un chapitre sur la sexualité infantile, elle dénonce le complexe d’Œdipe et sa mécanique qui consiste à projeter sur l’enfant les désirs des adultes, afin de masquer les abus des parents.
Selon Alice Miller, Freud avait découvert dans un premier temps que tous ses patients avaient subi des abus sexuels dans leur enfance. Cette constatation lui fut insupportable. Il renonça alors à sa théorie de la séduction et créa la psychanalyse dans le but de masquer la cause réelle et non fantasmée de ces abus. Avec son complexe d’Œdipe, Freud réussi à inverser la situation en faisant croire que c’est l’enfant qui désire sexuellement son père ou sa mère. Avec cette inversion, l’enfant devient la victime des projections des adultes. Faisant cela, Freud protégeait les parents et muselait les enfants victimes.
Le fils d’Alice Miller a publié en mars 2014 un livre : « Le vrai « drame de l’enfant doué ». La tragédie d’Alice Miller, l’effet des traumatismes de guerre dans la famille ». Martin Miller est psychothérapeute. Dans son ouvrage, il révèle le parcours de sa mère, cette femme remarquable qui osa prendre le contre-pied de l’idée dominante de l’époque, allant jusqu’à rompre avec sa famille d’origine : la psychanalyse.
Le mythe d’Œdipe
Freud a transformé le mythe d’Œdipe en une histoire où l’enfant serait attiré sexuellement par le parent de l’autre sexe et devrait éliminer l’autre parent pour prendre sa place dans le lit.
Or, dans le mythe d’Œdipe, le héros n’est pas un enfant, mais un adulte. D’autre part, Œdipe adulte ne sait pas que l’homme qu’il tue est son père et que la femme qu’il épouse est sa mère. Ce récit n’a donc rien à voir avec ce qu’en a fait Freud.
« La ville de Thèbes, qui avait été fondée par Cadmos, époux d’Harmonie, avait pour roi Laïos, leur descendant. Il avait épousé Jocaste, mais le couple demeurait stérile. Il consulta secrètement l’oracle d’Apollon à Delphes qui lui déclara que tout enfant né de Jocaste serait l’instrument de sa mort. Aussi, lorsqu’elle eut un fils, il l’exposa sur le mont Cythéron. Un berger le trouva et l’emmena dans son pays, à Corinthe, auprès du roi Polybos, qui l’adopta et l’appela Œdipe.
Par la suite, Œdipe, adulte, consulta également l’oracle qui lui annonça qu’il tuerait son père et épouserait sa mère.
Décidé à éviter ce destin, il ne retourna pas à Corynthe et partit à l’aventure. Sur la route de Thèbes, il se prit de querelle avec un voyageur et le tua. C’était le roi Laïos qui se rendait à Delphes pour demander à l’oracle comment débarrasser sa ville de la Sphinx. Ce monstre avait une tête de femme, un corps de lion, une queue de serpent et les ailes de l’aigle. Elle posait à tous les voyageurs une devinette et dévorait ceux qui ne pouvaient répondre ; et comme aucun n’y parvenait… Quand Œdipe se présenta, elle lui demanda, comme aux autres : « Peux-tu me nommer l’être unique qui marche tantôt à deux pattes, tantôt à trois, tantôt à quatre et qui est le plus faible quand il a le plus de pattes? » Œdipe trouva la réponse : « L’homme, parce qu’il marche à quatre pattes quand il est enfant, sur deux pieds quand il est adulte et s’appuie sur un bâton quand il est vieux ». La Sphinx, vaincue, se tua et les Thébains, reconnaissants, prirent Œdipe pour roi et il épousa Jocaste.
Ils eurent deux fils, Polinyce et Etéocle et deux filles, Antigone et Ismène, qui avaient atteint l’âge adulte lorsque la peste ravagea Thèbes. Le devin Thirésias, appelé en consultation, déclara que la peste ne cesserait que lorsque le meurtrier du roi Laïos serait puni. Alors, peu à peu, la vérité se découvrit et Œdipe comprit ce qui était advenu. Jocaste se suicida et Œdipe se creva les yeux. » (source : Le mythe d’Œdipe)
Alice Miller, bref portrait
« Psychanalyste suisse, Alice Miller lutte depuis vingt-cinq ans contre les châtiments corporels – claques, fessées – infligés aux enfants. Un combat repris par le Conseil de l’Europe, qui se mobilise pour leur interdiction. Les enfants humiliés et maltraités ne deviennent pas des monstres, mais tous les monstres ont été des enfants humiliés et maltraités. Devenu une évidence, ce constat n’allait pas de soi quand Alice Miller le formula au début des années 1980.
Petite femme brune au regard pénétrant, Alice Miller marque un avant et un après dans l’existence de ceux qui la rencontrent ou la lisent. Elle-même brimée par des parents meurtris par leur propre éducation, elle trouve refuge dans la peinture (www.alice-miller.com/gallery) et prend conscience de la charge d’angoisse imprimée dans son psychisme par son enfance. Après quelques années d’intense production créatrice, elle se met à écrire pour partager les fruits de sa réflexion. » (source : Alice Miller – Aux côtés des enfants maltraités)
Pour plus d’informations, voici le site qui lui est consacré : Alice Miller.
L’enfant sous terreur (1986), le livre dans lequel Alice Miller critique la psychanalyse
Dans son livre « L’enfant sous terreur », Alice Miller exprime ses critiques envers la psychanalyse.
« Elle parle dans ce livre du commandement intériorisé dès notre plus jeune âge par la plupart d’entre nous : « Tu ne t’apercevras de rien » qui est le titre original du livre.
Elle critique la psychanalyse et explique dans ce livre en quoi Freud et la psychanalyse ont tort et ont caché l’origine réelle des maladies psychologiques des adultes et des enfants, qui résident principalement dans l’enfance et dans les abus subis par les enfants mais niés.
Selon Alice Miller, la psychanalyse vise à culpabiliser le patient pour « épargner » les parents, à le faire s’accuser d’avoir des fantasmes là où il a été abusé dans son enfance ; en d’autres termes, la psychanalyse veut rendre le patient responsable de ce qu’il a subi, notamment par ses parents.
Elle reproche à Freud d’avoir inventé la théorie des « pulsions » perverses pour éviter de voir les traumatismes réels subis dans l’enfance et d’avoir à accuser les parents de maltraiter leurs enfants ; la psychanalyse accuse ainsi les hypothétiques pulsions de l’enfant et non les abus réels d’être principalement à l’origine des souffrances endurées dans l’enfance et dans la vie adulte.
Elle reproche à la psychanalyse de ne pas comprendre que les symptômes et les maladies sont le seul langage que le patient a pour exprimer ses traumatismes et que les symptômes, traumatismes et maladies ne peuvent pas être « inventés » ou dus à seulement des fantasmes, mais qu’ils cachent et montrent à la fois de réels abus subis par le patient dont lui-même peut ne pas avoir conscience.
Certains psychanalystes veulent interpréter les récits de leurs patients pour qu’ils correspondent à ce qu’ils ont appris (notamment la théorie des pulsions), que c’étaient des fantasmes et non des traumatismes, ce qui empêche le patient de prendre conscience de ce qu’il a subi.
Donc, d’après Alice Miller, la psychanalyse et surtout ses théories fondatrices ne sont en réalité que la répétition de l’événement traumatique qui a conduit au refoulement des causes des souffrances de la maladie du patient; en somme, un nouveau traumatisme passé inaperçu et présenté comme une thérapie, une méthode de soins, de guérison.
Elle dit qu’en réalité, Freud n’a fait que reprendre le point de vue dominant de l’époque, que l’enfant était animé de pulsions destructrices, mauvaises et que les parents étaient innocents dans les troubles psychologiques de l’enfant, et que c’est grâce à cette explication que la psychanalyse a connu un tel succès : on protège les parents qui sont présentés comme idéaux, c’est en fait la manière dont l’enfant voit ses parents depuis tout petit, ce qu’on le force à croire en dépit des faits. La psychanalyse ne serait que la représentation des parents innocents et le patient « l’enfant méchant animé de pulsions destructrices », notamment la « pulsion de mort ».
Elle explique aussi que Freud a inventé la psychanalyse pour nier ce qu’il avait découvert peu avant, mais qui était insupportable pour lui, car étant seul avec cette découverte que tous ses patients avaient subi des abus (sexuels) dans leur enfance; mais c’était tellement en contradiction avec les croyances de l’époque qu’il « dut » se résigner à nier sa découverte et créa la psychanalyse qui adopte le point de vue contraire, que la plupart des patients et des enfants fantasment sur des abus qui n’ont pas existé.
L’avocat de l’enfant (deuxième partie, chapitre 3) est pour elle ce que doit être un psy, entendre, aider et comprendre l’enfant, sans le rendre responsable ou coupable, même seulement en partie, de ce qu’il a subi. Mais elle déplore aussi que les psys sont en général, même sans le savoir, du côté des parents qui accusent l’enfant10.
Elle consacre un chapitre sur la notion de sexualité infantile. Elle réfute la vision de Freud qui n’est là selon elle, encore une fois, que pour masquer les abus des parents. En effet, selon Freud, l’enfant désirerait son père ou sa mère sexuellement; ce n’est pas là ce que désire l’enfant, mais la projection des désirs des parents sur l’enfant. L’enfant est donc la victime des projections de l’adulte et non l’auteur de ces projections, comme Freud l’a dit pour protéger les parents, pour ne pas voir la cause réelle et non fantasmée de ces abus.
Le mythe d’Œdipe est ensuite abordé et elle voit encore une fois de plus comment la psychanalyse a interprété cette histoire en oubliant le rôle et la responsabilité des parents qui abandonnent l’enfant au début de l’histoire pour rejeter entièrement la faute sur l’enfant victime que l’on fait culpabiliser. L’enfant se retrouve une fois de plus dans la psychanalyse le bouc émissaire : « Il est toujours allé de soi que les enfants devaient porter la responsabilité de ce qu’on leur faisait », dit Alice Miller (troisième partie, chapitre 3).
Dans le chapitre « Quatre-vingt-dix ans de théories des pulsions », elle critique les « dogmes » et les croyances de la psychanalyse qui empêchent de tenir compte des découvertes récentes au sujet de l’enfance, surtout de la cruauté qui se cache derrière la sévérité avec laquelle on traite les enfants, que les adeptes de la théorie des pulsions nient, s’en tenant à ce qu’on leur a appris et qui date d’un siècle en arrière sans tenir compte de l’évolution de mentalités qui a permis de découvrir de nouveaux aspects des maltraitances faites aux enfants. » (source : Alice Miller)
L’ouvrage de Martin Miller, le fils d’Alice Miller
Le 16 mars 2014, Le Nouvel Obs publiait un article à l’occasion de la publication du livre du fils d’Alice Miller : Alice Miller, la psy qui dénonçait la « pédagogie noire »… vue par son fils
Voici la fiche de ce livre : Le vrai « drame de l’enfant doué » – La tragédie d’Alice Miller, l’effet des traumatismes de guerre dans la famille
Extraits de l’article du Nouvel Obs :
« Alice Miller est célèbre pour avoir montré que les parents pouvaient détruire leurs enfants. Son fils lui consacre aujourd’hui un livre de souvenirs troublant. (…)
Martin Miller a longtemps hésité avant d’écrire sur sa mère, Alice Miller (1923-2010), théoricienne de la «pédagogie noire» (voir extraits ci-dessous), auteur d’une douzaine d’ouvrages de renommée planétaire parmi lesquels «le Drame de l’enfant doué», paru aux PUF en 1983 (parler d’«enfant docile» serait plus juste).
(…) Devenu analyste lui aussi, le fils suivait de loin, sur Internet, les publications de sa mère sur la nécessité de «lever les refoulements de l’enfance».
(…) Avec cet ouvrage, ma mère avait capté l’air du temps d’alors. Pour la première fois, un auteur psychologue osait attaquer de front les parents dans leur comportement d’éducateurs. Elle le faisait en introduisant radicalement la perspective de l’enfant dans la psychologie. L’exploitation émotionnelle des enfants par les parents était dénoncée et les parents rendus responsables des maladies psychiques répandues dans la société. Ma mère revendiquait pour chaque enfant le droit de pouvoir développer son originalité.
En même temps, elle révolutionna la façon de travailler des psychothérapeutes. D’après elle, celui qui suivait une thérapie avait le droit d’apprendre comment ses parents s’étaient comportés envers lui. Le but de la thérapie était de découvrir cette vérité pour soi et de revendiquer le droit à un développement de son propre vrai soi. Un adulte ne doit pas demeurer dans la dépendance et dans une attitude conformiste envers ses parents, mais il a le droit de développer son potentiel de façon autonome. Voilà pour Le Drame de l’enfant doué. Et le miracle eut lieu: le livre devint un best-seller et Alice Miller une star.
(…) À cette époque, nous maintenions notre relation intime. Je suppose que, dans ces temps turbulents, elle y trouvait réellement un peu de protection et de sécurité. Elle me laissa de nouveau partager ses pensées pour son livre suivant: Am Anfang war Erziehung (1), écrit en 1980, était une suite du premier ouvrage. Elle y développait principalement des explications sur les mécanismes éducatifs destructeurs de la «pédagogie noire», terme créé par Katharina Rutschky (1941-2010). Ce fut de nouveau un gros succès. Elle y mettait les idéologies éducatives en cours en relation avec le déni du soi et analysait le comportement éducatif répressif comme cause de souffrance psychique. Il s’agissait de la psycho-dynamique des mécanismes éducatifs destructeurs.
Avec une extrême pertinence, ma mère esquissait la façon dont une idéologie éducative s’est établie au cours de l’histoire. Elle consiste en ce que les parents, au fil du développement d’une relation parent-enfant, demandent de plus en plus comment pouvoir «venir à bout» de leurs enfants, et elle dénonce ces mécanismes éducatifs comme un pur instrument de pouvoir. Au cours de l’histoire, l’enfant devient pour ses parents un ennemi qu’il s’agit de combattre au moyen de l’éducation.
La «pédagogie noire» a toujours œuvré à inventer de nouvelles méthodes de terreur éducative pour limiter la vitalité de l’enfant. Ma mère critiquait cela vertement et démontrait comment ce vécu éducatif conduisait chez l’adulte à des déformations névrotiques. À l’appui de sa théorie, elle retraçait les destinées d’Adolf Hitler, de la toxicomane Christiane F. et du meurtrier en série Jürgen Bartsch, et montrait comment, par des mécanismes d’éducation destructeurs, on pouvait être amené à faire agir son vécu éducatif de façon destructive comme modèle comportemental envers soi ou envers autrui.
À la fin de son livre, elle faisait remarquer que le comportement éducatif destructeur des parents devait absolument être abordé dans les psychothérapies et faire l’objet d’un travail. Elle s’engageait ainsi dans un tout nouveau terrain de la psychothérapie. Cette thématique ne quittera plus ma mère pendant toute sa carrière d’auteur.
Dans son troisième ouvrage, Du sollst nicht merken (2), paru en 1981, il est question du comportement pathogène du sujet qui ne doit pas remarquer la blessure que lui ont causée ses parents. Le titre allemand (Tu ne remarqueras rien!) reprend le commandement des parents qui sont bien les responsables de cette souffrance et qui, en tant que coupables, ont un réel intérêt à ce que leur enfant, la victime, ne s’aperçoive jamais de ce qu’on lui a fait.
Alice Miller formule ici sa vision psychothérapeutique: le but de la thérapie est que le patient découvre sa propre «vérité», sa propre biographie et qu’il identifie clairement ses parents à leurs actes. Dans ce processus, le thérapeute est le témoin lucide qui soutient le patient dans cet effort. Car, si le patient peut reconnaître et faire le deuil de la souffrance refoulée de son enfance suppliciée, il sera libéré et pourra vivre son vrai soi et se réaliser.
La particularité de l’approche théorique de ma mère c’est qu’elle était radicalement développée dans la perspective de l’enfant. Le plus souvent, les adultes écrivent leur point de vue sur les enfants mais ils ont de la peine à se glisser dans leur état émotionnel. Alice Miller se comprenait comme l’avocate de l’enfant et lui donnait pour la première fois une voix dans sa relation avec ses parents.
Elle s’élevait avec véhémence contre l’attitude qui avait cours qui voulait que le thérapeute fasse comprendre à son client, dans de longues séances de thérapie, qu’il devait adopter une position de pardon vis-à-vis du comportement parental. Elle était au contraire persuadée que le client avait le droit de découvrir dans la thérapie l’histoire de ses souffrances et ceux qui en étaient la cause, de se délivrer avec le soutien loyal du thérapeute de l’aliénation permanente, de découvrir ses propres possibilités et de les vivre enfin dans la vie réelle.
(…) À cette époque, elle reprit aussi le combat contre son ancienne famille: la psychanalyse. En dénonçant comme trompeur et lâche le renoncement de Freud à sa théorie de la séduction et son nouvel intérêt pour le complexe d’Œdipe, elle jeta le gant aux psychanalystes. Elle leur reprocha de laisser le patient dans son ignorance et de manipuler l’analysant lors d’une thérapie pour l’amener à pardonner à ses parents et à renoncer à sa perspective en tant qu’enfant. L’analysant est ainsi tenu, pendant l’analyse, de refouler son histoire subie et de rester pour toujours enfermé dans sa prison.
Au sujet de cette critique, ma mère se brouilla définitivement avec ses anciens collègues et amis psychanalystes à Zurich. Je voudrais encore une fois citer ici Alexander Moser:
« Pendant des années, votre mère fut un membre important de notre cercle de discussion. Nous avons tous profité de ses contributions créatives et profondes. Elle aussi se sentait très bien dans notre groupe. Mais le succès de ses livres l’a considérablement changée. Elle ressentait de moins en moins la critique amicale et bienveillante comme étant positivement stimulante mais de plus en plus comme un obstacle et une entrave au développement de ses propres idées. C’est ainsi qu’à notre grand regret elle s’est retranchée de plus en plus et qu’elle a fini par rompre totalement le contact. »
Évidemment, ma mère voyait cela d’un autre œil. Dès la parution de son premier livre, elle avait abandonné sa pratique psychanalytique et son enseignement au Séminaire; en 1988, elle quitta définitivement la Société suisse de psychanalyse et se consacra entièrement à la lutte contre la «pédagogie noire». »
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