Les avancées en neurosciences et psychotraumatologie ouvrent aujourd’hui des perspectives intéressantes pour la reconnaissances des violences par la justice. Par exemple, il est probable que les traces des violences que l’on retrouve dans le cerveau et l’ADN des victimes (Kuhni, 2017), ainsi que les souvenirs d’une extraordinaire précision qui ressurgissent après une amnésie traumatique pourront dans un avenir proche servir à faire condamner en justice des agresseurs (violeurs, pédocriminels, etc.).
Sachant que ces agresseurs font rarement une seule victime, ces souvenirs parfaitement conservés et encapsulés momentanément par un processus de survie dans les amygdales cérébrales (mémoire traumatique) pourront sauver d’autres victimes potentielles. C’est pourquoi, même des années après l’agression, cette puissante mémoire qui ressurgit d’une amnésie traumatique peut être un précieux outil de survie et de changement pour la société toute entière.
Toutefois, pour que ces données soient reconnues par la justice comme preuves des agressions subies, il faut dans un premier temps que la loi change, que les délais de prescription soient allongés et surtout que les tribunaux cessent d’utiliser des théories sans aucun fondement scientifique telle la théorie des faux souvenirs pour décrédibiliser la parole des victimes. Pour cela, il faut que les juges et les expert-e-s soient solidement formé-e-s à la psychotraumatologie et aux processus de violence (phénomènes d’emprise, grooming, cycle de la violence, etc.).
Andrea Dworkin « Souvenez-vous, résistez, ne pliez pas »
La puissance de la résurgence des souvenirs après une amnésie traumatique pour changer la société me fait penser à la légendaire féministe Andrea Dworkin et à sa célèbre phrase :
« Souvenez-vous, résistez, ne pliez pas » (Dworkin, 2007)
Ces mots d’Andrea Dworkin nous disent à quel point le souvenir des agressions est un outil majeur pour mettre fin aux violences . Donc intéressons-nous à la parole courageuse des personnes qui sortent d’une amnésie traumatique, soyons solidaires avec elles pour faire reconnaître ces violences. Ces souvenirs très précis des agressions sont une clef vitale pour un réel changement de société.
Voici, résumé en quelques mots, le message d’où est tiré cette célèbre phrase « Souvenez-vous, résistez, ne pliez pas ». En 1995, à Toronto, Andrea Dworkin a livré devant une assemblée de femmes un message à l’occasion d’un colloque intitulé « The Future of Feminism ». Dans ce message d’une grande puissance, elle demande aux femmes de se souvenir, de résister et de ne pas plier face aux violences sexistes et à la domination masculine. Plus précisément, elle demande aux femmes de se souvenir des violences sexistes, des agresseurs et des victimes qui sont la plupart du temps oubliées ; de résister aux hommes et aux agresseurs ; de ne pas plier (ou céder) face à la domination masculine. Elle demande aux femmes de « briser le silence », de commencer à parler de tout ce qui a toujours été caché, occulté, parce que les femmes n’ont jamais eu la parole. Dans toute l’histoire de l’humanité, les femmes ont toujours été silenciées et tout a été décidé et fait sans elles. Elle demande aux femmes de ne pas oublier toutes ces femmes violées et tuées par les hommes et que cette mémoire serve de base à la résistance des femmes. (Tradfem, 2017)
Ce message d’Andrea Dworkin est d’une grande actualité, puisque le hashtag #metoo a précisément lancé une vague de résistance basée sur la parole des victimes et le souvenir des violences sexuelles.
Dans un autre texte célèbre intitulé « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol », Andrea Dworkin exprime ces mêmes notions :
« Nous n’avons pas l’éternité devant nous. Certaines d’entre nous n’ont pas une semaine de plus ou un jour de plus à perdre pendant que vous discutez de ce qui pourra bien vous permettre de sortir dans la rue et de faire quelque chose. Nous sommes tout près de la mort. Toutes les femmes le sont. Et nous sommes tout près du viol et nous sommes tout près des coups. (…) Toutes les trois minutes une femme est violée. Toutes les dix-huit secondes une femme est battue par son conjoint. Il n’y a rien d’abstrait dans tout cela. Ça se passe maintenant, au moment même où je vous parle. (…) C’est fait ici et c’est fait maintenant et c’est fait par les gens dans cette salle aussi bien que par d’autres contemporains : nos amis, nos voisins, des gens que l’on connaît. (…) ce jour où pas une femme ne sera violée, nous commencerons la pratique réelle de l’égalité, parce que nous ne pouvons pas la commencer avant ce jour-là. Avant ce jour-là, elle ne veut rien dire parce qu’elle n’est rien ; elle n’est pas réelle ; elle n’est pas vraie. Mais ce jour-là, elle deviendra réelle. Et alors, plutôt que le viol, pour la première fois dans nos vies – tant les hommes que les femmes –, nous commencerons à faire l’expérience de la liberté. » (Tradfem, 2014b)
Dans autre texte intitulé « Terreur, torture et résistance », Andrea Dworkin invite à sortir de l’amnésie individuelle et sociétale qui permet aux agresseurs de poursuivre leur violences :
« Nous vivons sous un règne de terreur. Et ce que je vous dis aujourd’hui, c’est que je veux que nous cessions de trouver ça normal. Et la seule façon de cesser de trouver ça normal est de refuser d’être amnésiques chaque jour de nos vies. De nous rappeler ce que nous savons du monde dans lequel nous vivons. Et de nous lever chaque matin, décidées à faire quelque chose à ce sujet. » (Tradfem, 2014a)
Ces mots d’Andrea Dworkin sont des soutiens pour appréhender pleinement l’importance de la prise en compte des souvenirs d’une grande précision qui ressurgissent après une amnésie traumatique, car ces souvenirs sont un bienfait pour la société entière.
Mié Kohiyama
La journaliste franco-japonaise Mié Kohiyama milite pour que l’amnésie traumatique soit reconnue dans les procédures et que le délai de prescription soit allongé pour tenir compte de cette amnésie à laquelle sont confrontées un très grand nombre de victimes de violences (env. 40% des victimes).
Mié Kohiyama a été elle-même victime de viols à l’âge de 5 ans, avec une amnésie traumatique qui a duré 32 ans. Suite à la résurgence de ses souvenirs traumatiques, elle a écrit un livre sur ce thème : « Le petit vélo blanc » (B., 2015) avec le pseudo Cécile B. Cette journaliste utilise le terme de « mémoire «gelée dans le temps » » qui représente parfaitement ces souvenirs laissés tels quels, avec une précision absolue, comme s’ils avaient été enregistrés avec « une caméra à la main » (Kohiyama, 2017) et que, pour survivre à l’effroi glaçant causé par le viol, cet enregistrement a été figé, conservé par la glaciation du traumatisme depuis des années.
Pour faire connaître l’amnésie traumatique au plus grand nombre, Mié Kohiyama a créé une page Facebook sur laquelle on trouve de nombreux témoignages de victimes ayant été confrontées à une amnésie traumatique. Le nom de cette page est « moiaussiamnésie » (Moiaussiamnésie, 2017), sans doute en référence au hashtag #meetoo qui a permis la libération de la parole des victimes.
Dans une tribune publiée le 14 novembre 2017 dans Le Monde, Mié Kohiyama demande précisément à ce que la loi tienne compte du fait que le souvenir d’un traumatisme ressurgit souvent longtemps après le délai de prescription en raison de l’amnésie traumatique.
Voici le début de ce texte : « La récente actualité autour de l’animatrice Flavie Flament a remis sur le devant de la scène la question de l’amnésie traumatique, qui touche 40% des mineurs victimes de viols et peut durer plus de quarante ans, selon les travaux des psychologues Linda Meyer Williams et Cathy Widom et l’enquête sur l’impact des violences sexuelles dans l’enfance de l’association Mémoire traumatique et victimologie.
Le mécanisme est désormais bien connu médicalement et scientifiquement, comme l’explique la psychiatre Muriel Salmona. « Il s’agit d’un mécanisme neurobiologique de sauvegarde bien documenté que le cerveau déclenche pour se protéger de la terreur et du stress extrême générés par les violences qui présentent un risque vital (cardio-vasculaire et neurologique). (…) Ce mécanisme fait disjoncter les circuits émotionnels et ceux de la mémoire, et entraîne des troubles dissociatifs et de la mémoire, responsables des amnésies et d’une mémoire traumatique. »
Il y a quatre ans, j’ai été l’une des pionnières à médiatiser ce sujet en France en menant la première procédure devant la Cour de cassation, aux côtés du bâtonnier Gilles-Jean Portejoie, pour demander une révision des délais de prescription, à la suite des viols dont j’ai été victime en 1977, soit il y a quarante ans. J’avais alors 5 ans.
C’est un cousin éloigné, âgé de 39 ans à l’époque, qui s’en est pris à l’enfant que j’étais, de façon particulièrement brutale. Mon cerveau a occulté les faits, qui ont ressurgi avec une violence inouïe en 2009 à la suite d’un choc émotionnel et d’une séance d’hypnose. Ces souvenirs ont explosé à ma conscience avec une précision « chirurgicale », comme si j’avais une caméra à la main et que je revivais les scènes dans ma chair.
Mémoire « gelée dans le temps »
Un mécanisme expliqué par le fait que la mémoire traumatique est comme « gelée dans le temps », contrairement à la mémoire autobiographique qui, elle, est plus [aléatoire, explique la docteure Salmona. « La mémoire traumatique est une mémoire émotionnelle (…)] » (Kohiyama, 2017)
Flavie Flament
L’animatrice de radio/TV et autrice Flavie Flament dont parle Mié Kohiyama dans sa tribune (Kohiyama, 2017) milite également pour l’allongement du délai de prescription des crimes sexuels commis sur des mineur.e-s.
Flavie Flament a elle-même été violée par un célèbre photographe à l’âge de 13 ans, avec une amnésie traumatique qui a duré 22 ans. En 2009, au cours d’une séance de psychothérapie, le souvenir du viol lui est brutalement revenu. En 2016, elle a publié un livre intitulé « La consolation » dans lequel elle parle de son histoire et du viol en alternant des passage à la 1ère personne et des passages à la 3ème personne, mais sans jamais citer de noms réels et en utilisant pour elle-même le surnom de « Poupette ».
Le 22 novembre 2016, Flavie Flament a été nommée par Laurence Rossignol (ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes) à la tête d’une mission gouvernementale de réflexion sur le prolongement du délai de prescription pour les viols. En avril 2017, cette mission a proposé de passer le délai de 20 à 30 ans dans les cas de crimes sexuels commis sur des mineurs.
Le 7 novembre 2017, Flavie Flament était avec Elise Lucet sur le plateau de C à vous (talk-show de France 5) pour présenter le reportage de France 5 intitulé « Viols sur mineurs : mon combat contre l’oubli » qui a été diffusé le 15 novembre 2017 (France 5, 2017). Au cours de cette émission, la journaliste qui présente le sujet se réjouit qu’il y ait enfin une étude scientifique du traumatisme. Elle précise qu’il y a 40 % des victimes qui ont une amnésie totale qui peut durer des années et que cette amnésie peut s’expliquer neurologiquement. S’en suivent des extraits du reportage de France 5. On y entend la neurologue et une voix off pour Flavie Flament : « Quand on a un stress continu avec finalement une production anormale de stress, d’hormone du stress, de cortisol, l’hippocampe va être la cible de ce cortisol. » (la neurologue), « Les vagues de stress émotionnel ont donc affecté mes hippocampes, bloqué mes souvenirs traumatiques, et provoqué mon amnésie. » (voix off), « Donc là, chez un sujet du même âge, on voit que la hauteur de l’hippocampe, ici, est normale, c’est-à-dire que la structure grise qui est l’hippocampe occupe toute la place. Alors que sur l’IRM de Flavie, on voit que cette même structure qui est ici n’occupe pas toute la place, toute la hauteur. Et à la place, on voit ce liseré noir qui est un liseré de liquide céphalo-rachidien. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est la preuve d’une souffrance chronique matérialisée sur ces hippocampes. » (la neurologue). La journaliste termine le sujet en disant : « Donc grâce à cet IRM, on découvre les marqueurs de la souffrance, ce qui ouvre quand même des perspectives incroyables : déjà on sait que la violence a un impact sur le cerveau et sur le développement cérébral. »
Dans un article à propos de l’ADN et du cerveau (Kuhni, 2017), vous trouverez une transcription complète de cette partie du reportage « Viols sur mineurs : mon combat contre l’oubli » de France 5 dans laquelle Flavie Flament discute avec deux neurologues de ses IRM.
L’amnésie traumatique, un mécanisme neurologique de survie
« Ses souvenirs étaient « enfermés » en elle comme « à double tour ». Ces confidences, extraites du documentaire Viols sur mineurs : un combat contre l’oubli, diffusé mercredi 15 novembre sur France 5 – et écrit par l’animatrice Flavie Flament –, ont remis en lumière l’amnésie traumatique.
(…) L’amnésie traumatique décrit une période pendant laquelle une personne n’a pas conscience des violences qu’elle a subies. Le souvenir, enfoui dans le cerveau, est inaccessible à cause d’une dissociation qui s’opère au moment du traumatisme. A ce moment-là, « pour se protéger de la terreur et du stress extrême générés par les violences, le cerveau disjoncte et déconnecte avec les circuits émotionnels et ceux de la mémoire », explique Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie.
Le phénomène peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. « C’est comme regarder un paysage montagneux dans un épais brouillard, on devine que quelque chose se cache derrière mais on ne sait pas quoi exactement », décrypte la psychiatre. C’est pourquoi, bien souvent, on constate chez les personnes atteintes d’amnésie traumatique une « sensation de vide », une « souffrance » :
« Elles ont l’impression d’avoir subi quelque chose sans savoir quoi. Elles n’ont pas véritablement oublié leur traumatisme mais émotionnellement, elles n’y ont pas accès à cause de la dissociation. »
La remontée brutale des souvenirs a généralement lieu quand la victime n’est plus exposée à son agresseur ou quand elle vit un changement radical, comme la perte d’un proche, une rencontre, une émigration ou un bouleversement émotionnel du type grossesse ou maladie.
(…) Découverte au début du XXe siècle, l’amnésie traumatique a d’abord été décrite chez des soldats traumatisés qui ne se souvenaient plus des combats. Mais c’est chez les victimes de violences sexuelles dans l’enfance que l’on retrouve le plus d’amnésies traumatiques, « leur cerveau étant beaucoup plus vulnérable aux violences et au stress extrême ainsi qu’aux traumatismes qu’elles entraînent », précise Muriel Salmona.
Le phénomène peut également toucher des personnes ayant subi dans l’enfance un traumatisme comme la mort d’un proche, ou encore des victimes d’attentat, comme le décrit Mme Salmona (…)
Dans une enquête réalisée en 2015 par le collectif Stop au déni auprès de 1 214 victimes de violences sexuelles, 37 % des victimes mineures ont rapporté des périodes d’amnésies traumatiques qui ont duré jusqu’à quarante ans, et même plus longtemps dans 1 % des cas. Elles ont duré entre vingt et un et quarante ans pour 11 % d’entre elles, entre six et vingt ans pour 29 % et moins de un an à cinq ans pour 42 %.
C’est au regard de ces résultats que plusieurs associations de victimes, telles que Mémoire traumatique et victimologie, ont fait campagne pour que les délais de prescription en cas de viol ou d’agression sexuelle, jugés « inadaptés », soient allongés.
Ainsi, en 2016, Laurence Rossignol, alors ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, confie une mission sur le viol et les délais de prescription au magistrat Jacques Calmettes et à l’animatrice Flavie Flament, violée à l’âge de 13 ans par le photographe David Hamilton et victime d’une amnésie traumatique qu’elle a racontée dans un livre, La Consolation. » (Alouti, 2017b)
Dans le texte qui suit, Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie donne une explication très claire et synthétique de l’ensemble du processus neurologique enclenché pour survivre à une situation de violence extrême, processus qui peut précisément produire une amnésie traumatique dans environ 40 % des cas, selon l’étude précitée : « « La violence génère un état de sidération des fonctions supérieures du cerveau (cortex frontal et hippocampe) qui, en empêchant le contrôle et la modulation de la réponse émotionnelle, entraîne un stress dépassé avec des sécrétions non contrôlées d’hormones de stress (adrénaline et cortisol) qui représente un risque vital cardiologique et neurologique. Pour échapper à ce risque, le cerveau met en place un mécanisme de sauvegarde neurobiologique avec une production d’un cocktail de drogues assimilables à de la morphine et de la kétamine, qui fait disjoncter le circuit émotionnel. Cette disjonction isole la petite structure sous-corticale responsable de la réponse émotionnelle (l’amygdale cérébrale) et stoppe la sécrétion d’adrénaline et de cortisol par les surrénales, ce qui évite le risque vital mais crée un état de dissociation traumatique avec anesthésie émotionnelle du fait de l’interruption du circuit émotionnel, et une mémoire traumatique du fait de l’interruption du circuit d’intégration de la mémoire. Cette mémoire traumatique est une mémoire émotionnelle qui n’a pas été intégrée par l’hippocampe pour la transformer en mémoire autobiographique. Elle n’est pas consciente et elle contient, de façon indifférenciée, les violences, leurs contextes, les ressentis, les cris, les paroles de la victime et de l’agresseur. Au moindre lien rappelant les violences, elle est susceptible d’envahir le psychisme de la victime, et de lui faire revivre tout ou partie de ce qu’elle a subi, comme une machine infernale à remonter le temps. C’est une torture, elle transforme l’espace psychique de la victime en un terrain miné. » » (Apprendre à éduquer, 2017)
Mémoire, survie et pathologie, guérison
L’une des fonctions vitales de la mémoire est de nous protéger des dangers en conservant le souvenir des situations dans lesquelles un danger est apparu. Cette mémoire de survie permet d’éviter de se confronter à nouveau à des situations similaires (prévention), ou du moins, de se préparer à réagir si elles réapparaissent (action).
Toutefois, grâce à la psychotraumatologie et aux neurosciences, on sait aujourd’hui que pour préserver la vie d’une personne confrontée à une situation d’effroi (viols, tentatives de meurtre, attentats, par exemple) et par conséquent à un risque vital au niveau cardiologique et neurologique, des mécanismes neurologiques de survie vont bloquer l’événement traumatique dans l’amygdale cérébrale sous la forme d’une mémoire traumatique qui ne sera pas accessible consciemment. Autrement dit, pour permettre à la personne d’échapper à une mort cardiaque ou neurologique, une porte se ferme dans l’amygdale cérébrale (mémoire émotive, inconsciente, non encore traitée) pour empêcher l’information d’aller normalement vers l’hippocampe qui est chargé de la transformer en mémoire autobiographique (mémoire consciente).
Amygdale cérébrale
Hippocampe
Mais cette mémoire déconnectée est toujours accessible aux processus inconscients, afin de permettre à la victime d’assurer sa survie en développant des stratégies de protection, même sans avoir le souvenir conscient de la situation d’effroi. L’amnésie traumatique constitue donc un mécanisme extrêmement élaboré de l’organisme pour lui permettre de survivre à un trauma très violent. Il est probable, comme nous le verrons ci-après, que plus l’émotion est forte (effraction psychique) et plus l’atteinte au corps est violente (effraction corporelle), plus l’événement s’inscrira de façon extrêmement précise dans la mémoire, avec le moindre détail de ce que la victime a perçu au moment de l’agression. C’est sans doute la raison pour laquelle, lorsque la mémoire de l’événement traumatique ressurgi, par flash-backs, par exemple, cette mémoire est d’une précision impressionnante, avec des détails très précis (par exemple, les motifs de la tapisserie que la victime voyait pendant le viol, etc.).
C’est en général la mise en sécurité et la fin définitive de la situation d’agression (mort de l’agresseur, etc.) ou le contact avec un événement similaire qui vont la plupart du temps permettre de réveiller cette mémoire brutalement et recréer l’espace d’un instant la connexion avec cette mémoire. Par exemple, j’accompagnais en thérapie depuis quelques mois une jeune femme qui m’avait consultée pour des crises de tétanie foudroyantes. Lorsque cette jeune femme s’est trouvée pour la première fois à faire une fellation à un homme avec lequel elle se sentait en confiance, en sécurité, les souvenir d’un viol qu’elle a subi à l’âge de 5 ans ont ressurgi brutalement. Il s’agissait précisément d’une fellation et l’agresseur était son oncle. Elle a revu la scène de façon très précise, le sexe de son oncle, la chambre à coucher de son oncle, etc. Comme cette jeune femme était en thérapie, nous avons immédiatement travaillé sur ce viol et peu après, les crises de tétanie ont cessé.
Hippocampe et amygdale
Toutefois, malgré l’efficacité de ce mécanisme de survie, avec le temps, cette mémoire traumatique, ce contenu inconscient encapsulé dans l’amygdale cérébrale va la plupart du temps créer une forte anxiété, une forte tension, avec le risque de créer des troubles psychiques et physiques souvent sévères, et ceci pendant des années, voire toute une vie si aucun traitement n’est fait. C’est la raison pour laquelle, il faut absolument et le plus rapidement possible traiter cette mémoire traumatique. La psychothérapie va permettre à la personne de réaccéder ces matériaux psychiques dans un environnement sécurisant et de les remettre en circulation. Ce travail autour de la mémoire traumatique doit se faire dans des conditions ultra-sécures, avec beaucoup de bienveillance, une grande prudence, et, surtout, un grand professionnalisme, c’est-à-dire avec des professionnel-le-s formé-e-s et expérimentée-s. Ainsi, peu à peu, cette mémoire déconnectée va pouvoir émerger en toute sécurité à la conscience parce que la personne aura pris pleinement conscience qu’elle n’est plus en danger, qu’elle n’est plus une enfant ou une personne vulnérable (face à un viol, un attentat, etc,) et qu’elle a les ressources pour contacter corporellement et émotionnellement ce contenu traumatique, cet événement effroyable qu’elle avait du mettre de côté pour survivre. La mémoire traumatique (enfermée dans l’amygdale cérébrale) va ainsi être libérée et pouvoir enfin prendre le circuit cérébral normal vers la transformation en mémoire autobiographique (travail de l’hippocampe).
Fosse postérieure du cerveau
Mémoire, émotions et mouvement
Les neurosciences ont évolué rapidement depuis quelques décennies, mais n’en sont sans doute qu’au début de leurs découvertes dans le domaine fascinant et complexe de la mémoire. « (…) les scientifiques commencent à peine à comprendre comment fonctionne la mécanique des souvenirs. » (Molga, 2017). « « Plus la recherche en neurosciences avance, plus on comprend que de nombreux centres cérébraux sont impliqués dans la mémoire, (…) On suppose que les multiples aspects d’un souvenir sont stockés à différents endroits. À un endroit, il va y avoir la composante émotionnelle, à un autre la composante sensorielle, à un troisième l’aspect factuel… » » (Dufour, 2017)
Une corrélation entre puissance d’impression de la mémoire et puissance des émotions a été observée depuis fort longtemps, ce qui expliquerait la précision chirurgicale des souvenirs ressurgissant de la mémoire traumatique suite à une amnésie traumatique, ou, plus largement, des souvenirs très nets des personnes ayant vécu un trauma sans pour autant déclencher une amnésie traumatique.
« (…) plus la charge émotionnelle associée au souvenir est forte, mieux on s’en souvient. « À Toulouse, la plupart des gens savent ce qu’ils faisaient lors de l’explosion de l’usine AZF, même s’ils n’étaient pas en train de faire attention à leurs activités » (…). » (Dufour, 2017)
Mieux encore, en 2016, une étude a constaté qu’une personne exposée à des émotions fortes imprime mieux dans sa mémoire les événements qui suivent, même s’ils n’ont pas créé d’émotion particulière pour elle (Actu Santé, 2016). Autrement dit, les émotions fortes semblent augmenter la capacité à mémoriser, et ceci même au-delà de l’instant fortement émotionnel.
Une hypothèse couramment admise au début des années 90 a été que la mémoire ne s’imprime que s’il y a suffisamment d’émotion. « Une expérience ne peut être mémorisée que lorsqu’une émotion suffisante est suscitée » (Ginger, 1995, p. 97). Cette hypothèse s’est appuyée sur les connaissances de l’époque des neurosciences, notamment par le fait que la mémoire et les émotions sont traitées par la même zone du cerveau : le système limbique (zone logée en profondeur au centre du cerveau).
« Terme introduit par Paul MacLean en 1952, le système limbique fut longtemps considéré comme le siège des émotions (agressivité, peur, plaisir, colère). Mc Lean proposa que le cerveau était composé de trois parties : le cerveau reptilien, le système limbique et le néocortex. » (Neuromedia, 2017).
Le système limbique fut d’ailleurs surnommé le « cerveau émotionnel », dénomination utilisée par exemple par le neuropsychiatre et chercheur David Servan-Schreiber (Psychologies, 2003), fondateur de l’Institut français d’EMDR et de l’association EMDR-France. Notons au passage que le système limbique contient précisément l’hippocampe (rôle central dans les processus de mémorisation / mémoire épisodique ou autobiographique) et l’amygdale cérébrale (rôle central dans la gestion des émotions / mémoire émotive) dont nous découvrons depuis quelques années le rôle essentiel en psychotraumatologie.
Une autre hypothèse a été que la mémoire s’imprime plus fortement lorsqu’il y a du mouvement. Cette hypothèse s’est également appuyée sur les neurosciences de l’époque, notamment par le fait que l’hémisphère cérébral droit est majoritairement émotionnel, corporel, intuitif, visio-spatial (images et espace), alors que l’hémisphère cérébral gauche est majoritairement verbal, rationnel, analytique. Autrement dit, l’hémisphère cérébral droit prend en charge à la fois les émotions et l’espace (Ginger, 1992, p. 321), en tant que navigation spatiale (sens spatial, orientation, etc.). Partant de là, il n’est pas incohérent d’imaginer que le mouvement puisse avoir un impact identique à celui des émotions sur les processus de mémorisation. Et c’est effectivement ce qui a été observé dans les processus d’apprentissage, sachant que l’hémisphère gauche gère également les apprentissages.
« C’est en effet l’hémisphère droit qui gère – avec son approche globale – la nouveauté et tous les apprentissages, comme l’explique Elkhonon Goldberg (In Prodiges du cerveau – Robert Laffont, 2007), professeur de neurologie à l’école de médecine de l’université de New York, aux États-Unis. Toutes les informations nouvelles passent donc par l’hémisphère droit, le gauche servant au stockage et à l’organisation plus précise et systématique de nos savoirs. » (Psychologies, 2008)
En partant des hypothèses d’une mémorisation favorisée par émotion et mouvement, il n’y aurait donc rien de plus inefficace pour la mémorisation qu’un-e élève passif-ve (assis à un pupitre, par exemple) face à un-e professeur-e incapable de mobiliser de l’émotion chez ses élèves. Depuis, les données en neurosciences ont servi à étayer progressivement les hypothèses des sciences cognitives, ainsi que les méthodes de pédagogie active dans laquelle les élèves/étudiant-e-s participent activement (Pelvillain, 2015). Les thérapies dites « psycho-corporelles » et « psycho-émotionnelles » se sont pour la plupart développées avant que les neurosciences n’apportent ce premier éclairage. En revanche, les thérapeutes intéressé-e-s par les neurosciences y ont sans doute vu une confirmation de l’intérêt d’un travail thérapeutique corporel et émotionnel (Ginger, 1992, pp. 297-324).
Instrumentalisation sexiste des neurosciences
La découverte des neurosciences concernant les hémisphères cérébraux a malheureusement été aussitôt genrée de façon bien patriarcale en attribuant des valeurs féminines et masculines aux cerveaux gauche et droit. Par exemple, certain-e-s ont prétendu que les femmes fonctionneraient majoritairement avec le cerveau gauche (de façon logique, rationnelle, verbale, non émotive, etc.) et les hommes fonctionneraient majoritairement avec le cerveau droit (de façon émotive, non verbale, créative, imaginative, spatiale, etc.) (Ginger, 1992, pp. 322-324).
Cette manière de genrer le cerveau ne sert qu’à aggraver les inégalités et des discriminations pour les femmes et les filles, alors que l’on trouve autant de représentant-e-s de chaque sexe dans les différentes spécificités. Ces stéréotypes de genre ont même souvent inversé la situation puisque les hommes parlent plus que les femmes. Or, ces pseudo-scientifiques ont attribué le fait de parler beaucoup aux femmes, ce qui est un comble alors qu’elles ne peuvent souvent pas s’exprimer et que leur parole est sans cesse coupée par celle des hommes.
Système limbique, hippocampe, amygdale et cortex préfrontal
Pour celles et ceux que cela intéresse, voici quelques très brèves explications concernant les parties et structures du cerveau dont parle cet article.
Système limbique
Source : Mémoire Traumatique et Victimologie
Situé dans le système limbique qui est un groupe de structures de l’encéphale, l’hippocampe (structure du cerveau) joue un rôle essentiel dans l’acquisition des connaissances et la gestion de la mémoire autobiographique « Hippocampe : contrôle de l’humeur, mémorisation, concentration, acquisition de connaissance (…) L’hippocampe participe à des fonctions aussi essentielles à la vie relationnelle que la régulation de l’humeur, l’acquisition des connaissances et de façon plus générale, à l’adaptation d’un individu à son environnement. » (Neuroplasticité, 2016)
Également logée dans le système limbique, l’amygdale cérébrale (structure du cerveau) joue un rôle essentiel dans toutes les situations de stress et la gestion des émotions. « Amygdale : gestion des émotions, réactions de peur, anxiété, agressivité (…) Structure en forme d’amande située près de l’hippocampe, l’amygdale joue un rôle essentiel dans la gestion de nos émotions et en particuliers nos réactions de peur et d’anxiété. Siège de nos émotions les plus primitives, l’amygdale reçoit des afférences directes de différentes modalités sensorielles et se projette sur de nombreuses régions cérébrales, comme l’hippocampe ou l’hypothalamus. L’action amygdalienne a donc un rôle de survie car c’est elle qui nous fait réagir en une fraction de seconde à la suite d’un stimulus menaçant. L’amygdale a également un rôle important dans la reconnaissance des émotions. » (Neuroplasticité, 2016)
Quant au cortex préfrontal qui est la partie antérieure du cortex du lobe frontal du cerveau, il prend en charge le mental, le rationnel et la mémoire à court terme : « Cortex préfrontal : mémoire à court terme, prise de décision, prise d’initiative (…) A l’inverse des structures du système limbique qui dominent notre comportement lié aux émotions, le cortex préfrontal est en charge de notre capacité d’adaptation. C’est le cerveau de l’intelligence, de l’esprit d’initiative, de la prise de décision, du sang-froid. » (Neuroplasticité, 2016)
Cortex préfrontal
Bibliographie
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