« « C’était un homme comme tout le monde, très gentil, qu’on voyait souvent le midi. Souriant et aimable, la dernière fois que je l’ai vu il m’a dit : alors, ça va ? Bientôt les vacances !« , explique dans La Voix du Nord une habitante de Wambrechies.
« Tout le monde tombe des nues » a confié le premier adjoint de Wambrechies Michel Sas. « Il paraissait totalement normal, il était serviable, à la fête d’école il aidait… C’était un homme à qui on fait confiance, il était insoupçonnable ». » (France Info, 2018)
Voici le genre de textes qu’écrivent les journalistes à propos du pédocriminel qui a violé et tué Angélique, une fillette de 13 ans, à Wambrechies, l’après-midi du 25 avril 2018.
Comment peuvent-ils écrire de tels propos, alors que l’on sait parfaitement que c’est l’une des caractéristiques majeures des prédateurs de femmes et d’enfants que de paraître gentils, normaux, serviables, bien intégrés dans leur communauté, etc.
Par conséquent, s’étonner de la gentillesse et de la bonne intégration de l’homme qui a violé et tué une fillette de 13 ans est d’une mauvaise foi prodigieuse, voire très douteuse. Écrire de telles absurdités ne fait que renforcer le très préjudiciable stéréotype patriarcal que ces prédateurs d’une grande perversion sont de gentils hommes qui ont juste « dérapé ». Ces journalistes devraient plutôt informer la population de cette dangereuse spécificité en écrivant : l’homme qui a violé et tué la petite Angélique entre dans la catégorie la plus courante, celle des prédateurs de femmes et d’enfants à l’apparence gentille.
Pour protéger les femmes et les enfants de ces prédateurs, il faut de toute urgence cesser cette hypocrisie de l’étonnement devant la gentillesse apparente de ces prédateurs. S’ils ont l’air si gentils, si parfaits, c’est simplement parce qu’ils sont de grands manipulateurs (ou pervers) qui savent parfaitement donner le change. Donc le fait d’être un « tueur gentil » ou un « violeur gentil » devrait plutôt être un facteur aggravant, puisque c’est le signe d’une grande perversion. Cette gentillesse est très volontaire, totalement fabriquée (ils jouent un rôle) et à dessein, avec 2 buts principaux : mettre en confiance les victimes et leurs proches (grooming, etc.) ; assurer leur impunité dans la société pour que personne ne puisse imaginer qu’ils sont de dangereux prédateurs (« on leur donnerait le Bon Dieu sans confession »).
Autrement dit, cette gentillesse n’est pas surprenante du tout. Elle est une caractéristique qui devrait sérieusement nous alerter sur la dangerosité de ces prédateurs, encore plus lorsqu’ils ont déjà été condamnés pour violences (violence conjugales, viols, etc.). La gentillesse de ces prédateurs devrait également alerter sur le risque très élevé de récidive. En effet, lorsqu’ils sont découverts et condamnés, les pervers ne changent pas. Ils aggravent au contraire leur dangerosité en se cachant toujours davantage (en peaufinant leur comédie d’homme parfait) et en mettant en place une stratégie qui évitera de se faire attraper à nouveau. C’est pourquoi, dans leur parcours criminel, ces prédateurs commencent souvent par laisser leurs victimes en vie. Mais s’ils se font attraper une première fois parce qu’une victime les a dénoncés, ils tueront désormais leurs victimes, afin qu’elles ne parlent pas. Donc en ressortant de prison, leur dangerosité a de fortes probabilités de s’être considérablement aggravée, bien qu’ils aient l’air de plus en plus gentils (leur stratégie s’est perfectionnée de façon très efficace). La prochaine fois qu’ils violeront, ils tueront souvent leur victime et tenteront d’effacer soigneusement toute trace de leur crime. Le cas de David Ramault, meurtrier et violeur d’Angélique en est peut-être un parfait exemple (voir plus loin dans l’article, le profil de ce prédateur). Quand ce tueur se dit « lorsqu’elle a commencé à se débattre, il a compris qu’il fallait qu’il la tue » (L’Internaute, 2018), il est possible que nous soyons face à cette stratégie : le fait qu’elle se débatte lui montre que la fillette n’est pas consentante et qu’elle risque de le dénoncer, donc il considère qu’il doit la tuer. Ensuite, il tente d’effacer toute trace de son crime.
De « très gentils » hommes violents
Wonder Woman and Superman (Jha, 2014)
La perversion du « très gentil » (France Info, 2018) David Ramault, tueur et violeur d’Angélique, est d’ailleurs très impressionnante puisqu’il a attiré la fillette chez lui en lui disant avoir « un cadeau pour ses parents » (CNEWS, 2018). Donc la fillette est allée chez ce violeur/assassin pour faire plaisir à ses parents ! Ce procédé est d’une perversion machiavélique, avec tout ce que cela peut engendrer comme culpabilité chez les parents, en plus du traumatisme effroyable de l’assassinat et du viol de leur fille.
« Il aurait ainsi vécu dans le même immeuble que la famille d’Angélique, selon France 3 Hauts-de-France. Un passé commun dont il aurait tiré profit pour attirer la jeune fille chez lui, en lui expliquant avoir à son domicile un cadeau pour ses parents. » (CNEWS, 2018)
Un conditionnement patriarcal (et non des pulsions)
Lorsque les hommes se mettent à frapper, violer, tuer des femmes et/ou des enfants, ils ne sont absolument pas aux prises avec des « pulsions », comme l’on tente de nous faire croire depuis des millénaires pour justifier la violence masculine. Leurs actes sont la plupart du temps réfléchis, planifiés, avec une attention particulière pour assurer leur impunité, effacer toute trace de leur crime.
Ce que dit David Ramault lorsqu’il a tué Angélique montre qu’il s’agit d’un acte conscient, réfléchi : « (…) lorsqu’elle a commencé à se débattre, il a compris qu’il fallait qu’il la tue et il indique également que l’ensemble de toutes ces violences n’a pas duré plus d’un quart d’heure. Par la suite, il nettoie le logement, notamment des traces de sang. Il se débarrasse du téléphone de la victime, de ses vêtements. […] Il met le corps de la jeune fille dans une valise, qu’il met dans le coffre de sa voiture et il part avec cette voiture. Il s’arrête en chemin pour acheter un pelle. […] Il s’arrête à l’entrée du bois, selon lui par hasard. Il dit ne pas connaître les lieux. D’abord, il tente de creuser un trou, mais comme il n’y parvient pas, il finit par la dissimuler dans un fourré et l’abandonne là« . » (L’Internaute, 2018)
Le fait qu’il ait absorbé peu avant plusieurs pilules contre les troubles de l’érection (comme le Viagra, par exemple) laisse à penser que David Ramault aurait prémédité ce viol, sachant que cet après-midi là il était seul, car « sa famille séjournait dans le sud de la France » (La Dépêche, 2018).
« Après avoir ingurgité des pilules contre les troubles de l’érection et plusieurs bières, le quadragénaire dit s’être dirigé dans un square où se trouvait Angélique Six et lui avoir proposé de le suivre jusqu’à son domicile, pour lui remettre « un cadeau » destiné à ses parents. » (L’Internaute, 2018)
Ces violences n’ont donc rien à voir avec des pulsions. Il s’agit au contraire d’un conditionnement que les hommes ont appris dès leur plus jeune âge. En effet, nous vivons dans une société patriarcale où les hommes dominent au moyen de la violence envers les femmes et les enfants. Dans ce contexte de domination masculine, les hommes apprennent très tôt, dès leur plus tendre enfance, qu’ils ont un droit de vie et de mort sur les femmes et les enfants et qu’ils sont fortement encouragés à les violenter pour asseoir leur position dominante. Cet encouragement prend la forme d’une panoplie de justifications très élaborées dont le but est d’assurer l’impunité des hommes violents (soi-disant pulsions, troubles mentaux, problèmes d’alcool, etc.). Simultanément, une panoplie tout aussi importante permet d’inverser la culpabilité en rendant la victime responsable d’avoir été violée/tuée. Cette « violence machiste systémique » (Kuhni, 2018a) est une reproduction exacte du cycle de la violence que l’on retrouve au niveau individuel (couple, famille, etc.). Elle est également appelée « culture du viol », car les violences sexuelles sont l’instrument majeur avec lequel les hommes dominent (Kuhni, 2018b).
Sachant que ces violences masculines sont le résultat d’un conditionnement patriarcal (et non de pulsions), c’est par l’éducation et la fin de l’impunité de ces prédateurs que l’on peut y mettre un terme.
Informer sur la présence des prédateurs sexuels
L’assassinat d’Angélique pose une fois de plus la question de l’information au public de la présence de ces prédateurs. Donc pourquoi ne procède-t-on pas comme aux USA où les prédateurs sexuels sont signalés à leur entourage, afin que les femmes et les enfants puissent se protéger d’eux. En effet, si Angélique avait su que son voisin de longue date était un prédateur sexuel, elle ne l’aurait jamais suivi.
« On prévient les enfants ? Non, ce serait contraire aux droits de l’homme »
(Plantu, 2018)
David Ramault, violeur et assassin d’Angélique (13 ans)
Comme dans la plupart de ces affaires, le tueur est un récidiviste déjà condamné pour des faits de violence, notamment un viol avec arme sur une fillette de 12 ans. Ce tueur est même enregistré dans le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).
« (…) David R., 45 ans, marié, père de deux enfants, chauffeur de bus chez Transpole, les transports en commun de la métropole lilloise. Condamné en 1996 pour « viol avec arme sur mineur de moins de 15 ans » (sa victime avait alors 12 ans), « attentats à la pudeur aggravés » (il avait agressé sexuellement deux femmes d’une quarantaine d’années) et « vol avec violence », l’homme interpellé à son travail samedi soir à 21 h 30 était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).
(…) le procureur a retracé cette dramatique journée du 25 avril. Mercredi, c’était son jour de repos, le suspect était seul chez lui. (…). Il est allé dans un sex-shop à Lille acheter des pilules contre les troubles de l’érection. Il en a absorbé deux ou trois en buvant trois canettes de bière avant de s’endormir devant la télévision. Vers 16 heures, ne se sentant pas bien, il est allé prendre l’air, a-t-il raconté aux services de police. « Il est passé devant le jardin où jouait Angélique, a détaillé le procureur. Il a eu envie d’elle. Il a dit “c’était plus fort que moi, j’étais comme dans un état second” ». David R. a prétexté devoir remettre un objet aux parents d’Angélique pour l’emmener chez lui, à quelques centaines de mètres de là. » (Moniez, 2018)
Dans le passage ci-dessus, le procureur utilise de façon particulièrement choquante et sans aucun recul les mots-mêmes de l’assassin (« Il a eu envie d’elle »), associant ainsi la fillette à une femme, alors qu’il s’agit de pédocriminalité. Ce procureur a également donné des détails très crus sur le viol de la fillette par ce pédocriminel. Comment cela est-il possible ? Lorsqu’il s’agit de victimes mineures, ces informations sont en principe confidentielles et non communiquées aux médias.
Ce procureur a transmis de la même façon, sans aucun recul, l’expression du tueur « il a compris qu’il fallait qu’il la tue » parce que la fillette à commencé à se débattre (L’Internaute, 2018), comme s’il s’agissait d’une évidence que lorsqu’une fillette se débat, il faut la tuer. Pourquoi n’a-t-il pas reformulé en disant par exemple « il a décidé de la tuer ». Jamais un procureur ne s’exprimerait ainsi pour des actes terroristes. Imaginez si le procureur disait « Lorsque cette fillette a commencé à se débattre, le terroriste a compris qu’il fallait qu’il la tue ». Cette formulation soulèverait un tollé.
D’ailleurs, l’ensemble de l’intervention de ce procureur a probablement déclenché de nombreux effets trigger (réveil brutal des traumas) chez les victimes qui l’ont écouté. Peut-être faudrait-il songer à l’avenir à informer au moyen d’un TRIGGER WARNING (TW) lorsque les procureurs transmettent ces récits détaillés fortement traumatisants pour les victimes.
David Ramault
« L’assassin de la petite angélique est un père de famille de deux garçons, il travaillait chez Transpole et était le voisin d’Angelique. Il avait été condamné à 10 ans de prison en 1996 pour viol sur une fille de 13 ans [en réalité 12 ans], avant d’en sortir en 2000. Il a attiré la petite fille en lui proposant de le suivre… Celle-ci, le connaissait et lui a donc fait confiance. » (Roubaix News, 2018)
Une justice qui sous-estime la dangerosité de ces prédateurs
En 1996, David Ramault avait violé une fillette de 12 ans avec un couteau sur la gorge, en menaçant de la tuer si elle ne se laissait pas faire. Donc cette fillette a subi à la fois un viol et une tentative de meurtre.
Alors comment la justice a-t-elle pu à ce point sous-estimer la dangerosité de cet homme ? Suite à ce viol avec couteau sur la gorge et menaces de mort, David Ramault a été condamné en 1996 à 10 ans de prison, mais a déjà été libéré en 2000. Cet homme d’une dangerosité extrême n’a donc fait que 4 ans de prison.
Aujourd’hui, en prenant connaissance du meurtre d’Angélique dans les médias, le trauma causé par l’effroi face à la mort et au viol se rallume brutalement pour cette précédente victime. Elle sait parfaitement que cela aurait pu être elle, que David Ramault aurait pu la tuer ce jour-là.
« C’était le 7 janvier 1996. A cette date, Noémie* n’a pas encore 13 ans lorsqu’elle croise le chemin de David Ramault. La petite fille sort du théâtre et marche en direction du domicile d’un de ses voisins pour rejoindre sa mère, quand un homme dissimulé sous un casque de moto arrive derrière elle et la menace avec un couteau. Il l’emmène dans un endroit à l’écart, près d’un chemin de fer à l’abandon.
« Il y avait des murets en moins, et il y avait un trou. Il m’a emmenée dans ce trou là, et il m’a mise dans l’herbe. Il m’a dit de le laisser faire sinon il allait me tuer. Et il a appuyé sur le couteau au niveau de la gorge« , se souvient la jeune femme au micro de La Voix du Nord.
(…) Fin avril 2018, David Ramault, aujourd’hui âgé de 45 ans, chauffeur de bus et marié, avoue le viol et le meurtre d’Angélique Six, 13 ans. L’homme est mis en examen pour séquestration, viol et meurtre, et est écroué. Une nouvelle affaire qui résonne comme un coup de tonnerre dans l’esprit de Noémie, et ravive son traumatisme.
« Au fur et à mesure des reportages et des magazines, je trouvais David Ramault. Je me suis mise à hurler parce que je me suis dit que ça aurait pu être moi« , explique-t-elle.
La jeune femme dit « ne pas arrêter de penser » à Angélique, et au calvaire que doivent vivre ses parents. » (BFM TV, 2018)
Bibliographie
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